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Trois associations défendent la restructuration-diversification des élevages

L'étude de la Fnab, la FNH et Terre de liens affirme que les restructurations-diversifications sont l'une des solutions pour permettre à l'élevage de relever les défis de la transmission et de la transition agroécologique.

Dans une étude, la Fnab, la Fondation pour la nature et l’homme et Terre de liens analysent des fermes d’élevage qui se sont diversifiées et restructurées. Elles dressent un constat positif.

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Renouveler les générations et accélérer la transition agroécologique. Ce sont les deux défis auxquels sont confrontées les exploitations actuelles. Face à ce constat, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) et le mouvement Terre de liens cosignent une étude diffusée le 3 octobre 2023, qui fait la promotion de la restructuration-diversification des fermes. Cette dernière passe généralement par une déspécialisation, c’est-à-dire un arrêt de la monoproduction via une diversification des productions. Elle encourage l’augmentation du nombre d’actifs sur la ferme et l’adoption de pratiques agroécologiques pour répondre au défi environnemental.

Dynamiser le territoire

Pour les auteurs de l’étude, la restructuration-diversification s’avère être une véritable solution pour répondre aux défis de l’agriculture de demain. En s’appuyant sur l’analyse de 12 fermes qui se sont restructurées, ils ont observé une création d’emploi plus importante grâce à la diversification.

« On constate 3,4 fois plus de nombres d’équivalent temps plein (ETP) après la restructuration », souligne l’étude. L’augmentation du nombre de personnes permet ainsi d’offrir de meilleures conditions de travail, notamment pour les congés et les week-ends grâce à la rotation d’astreinte.

Dans le Gers, une ferme porcine est passée de 4,5 actifs à 12 actifs grâce à une reconfiguration en polyculture-élevage. L’élevage de porcs conventionnel a laissé la place à du maraîchage, des céréales et à un élevage d’ovins, de caprins et de porcs noirs, le tout en agriculture biologique.

Transition agroécologique

Favorisant l’installation de porteurs de projets, souvent non issus de milieu agricole, la restructuration permet de contribuer au dynamisme des territoires via l’arrivée de nouvelles personnes dans les villages et le développement de circuits courts, répondant à l’objectif de transition agroécologique.

« L’ensemble des fermes restructurées de l’échantillon est en agriculture biologique, et dans 10 des 12 fermes, il s’agit d’une conversion post-restructuration », indique l’étude qui prend l’exemple de trois fermes. En Ille-et-Vilaine, trois personnes ont repris un élevage laitier pour le convertir en y ajoutant une filière de maraîchage afin de s’assurer une résilience économique et de développer un circuit court via la vente de légumes.

Ces circuits courts et la diversification contribuent aussi à la souveraineté alimentaire des territoires, via la déspécialisation et l’implémentation de nouvelles cultures comme des productions de légumes sur des terres d’élevage, d’après l’étude. La restructuration-diversification des fermes présente donc des avantages, mais « des études complémentaires sont à mener pour approfondir ces solutions », nuancent les auteurs.

Mieux accompagner

Car pour mener à bien ces projets, les défis sont nombreux. Investissements financiers et humains, spécialisation des territoires engendrant une absence d’infrastructures, fragilité des processus de transmission-reprise, difficultés liées à la pérennisation des collectifs… La Fnab, la FNH et Terre de liens proposent cinq recommandations politiques pour faciliter les restructurations-diversifications :

Ce sont autant d’idées envisagées par les trois organisations pour encourager les fermes à se restructurer.

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